La garantie hypothécaire est une sûreté immobilière majeure qui permet aux banques de se protéger en cas de défaut de paiement. Comprendre son fonctionnement est essentiel pour tout emprunteur souhaitant contracter un prêt immobilier.
Qu'est-ce qu'une garantie hypothécaire ?
La garantie hypothécaire est l'une des principales sûretés utilisées pour sécuriser un prêt immobilier, aussi appelé crédit hypothécaire. Elle confère au créancier un droit réel sur le bien immobilier financé, lui permettant de le saisir et de le vendre en cas de défaillance de l'emprunteur dans le remboursement du prêt.
Hypothèque conventionnelle et judiciaire
Il existe deux types d'hypothèques : l'hypothèque conventionnelle et l'hypothèque judiciaire. L'hypothèque conventionnelle est celle qui est consentie par l'emprunteur lors de la souscription d'un prêt hypothécaire. Elle est inscrite par un notaire dans un acte authentique. L'hypothèque judiciaire, quant à elle, résulte d'une décision de justice et peut être inscrite sur les biens immobiliers du débiteur en cas de non-paiement d'une dette.
L'hypothèque, une sûreté réelle
L'hypothèque est une sûreté réelle, c'est-à-dire qu'elle porte sur un bien immobilier déterminé. En cas de non-remboursement du prêt hypothécaire, le créancier peut engager une procédure de saisie immobilière pour faire vendre le bien et récupérer les sommes qui lui sont dues. Ce droit de suite et de préférence conféré par l'hypothèque offre une solide garantie au prêteur.
Inscription de l'hypothèque
L'inscription de l'hypothèque conventionnelle est réalisée par un notaire. Ce dernier rédige un acte authentique reprenant les caractéristiques du bien hypothéqué, le montant garanti et la durée du prêt. L'acte est ensuite publié au service de publicité foncière du lieu de situation de l'immeuble, rendant ainsi l'hypothèque opposable aux tiers. Cette formalité obligatoire engendre des frais à la charge de l'emprunteur.
Caractéristiques de la garantie hypothécaire
Les frais d'inscription d'une hypothèque sont proportionnels au montant du prêt garanti et comprennent notamment la rémunération du notaire, la taxe de publicité foncière et la contribution de sécurité immobilière. Ils représentent généralement entre 1,5% et 2% du capital emprunté.
La durée de l'hypothèque est alignée sur celle du prêt immobilier. Elle prend fin lorsque le crédit est intégralement remboursé. L'inscription reste cependant publiée pendant un an après l'échéance du prêt, sauf mainlevée anticipée à la demande de l'emprunteur, qui doit alors s'acquitter de frais de mainlevée.
Les coûts associés à une garantie hypothécaire
La garantie hypothécaire est une sûreté réelle qui permet à la banque de se prémunir contre les risques de non-remboursement d'un prêt immobilier. Si elle offre une solide protection au créancier, elle engendre néanmoins des frais non négligeables pour l'emprunteur. Décryptage des différents coûts associés à la mise en place d'une hypothèque.
Les frais de notaire, premier poste de dépense
Contrairement à la caution bancaire, la garantie hypothécaire ne peut être établie que par un notaire. Ce dernier se charge de rédiger un acte authentique puis de l'inscrire auprès du service de publicité foncière. Cette intervention est facturée sous forme d'émoluments, dont le montant est strictement encadré par la loi.
Les émoluments de notaire sont dégressifs en fonction du montant du prêt garanti :
Tranche du prêt | Taux applicable |
---|---|
De 0 à 6 500 € | 1,333 % |
De 6 501 à 17 000 € | 0,55 % |
De 17 001 à 30 000 € | 0,366 % |
Au-delà de 30 001 € | 0,275 % |
Taxes et contribution de sécurité immobilière
Outre la rémunération du notaire, la constitution d'une hypothèque donne lieu au paiement de la taxe de publicité foncière. Son montant équivaut à environ 0,7 % de la somme empruntée.
S'y ajoute la contribution de sécurité immobilière, qui représente 0,1 % du montant du prêt, avec un minimum de perception de 15 €.
Frais administratifs et débours
La mise en place de la garantie hypothécaire implique diverses formalités : demande d'état hypothécaire, copies d'actes, envoi de courriers… Tous ces frais annexes sont refacturés à l'emprunteur. On parle alors de "débours".
Il faut également prendre en compte le coût des recherches d'informations effectuées par le notaire ainsi que la TVA, qui s'applique au taux normal de 20 %.
Quel est le coût total d'une hypothèque ?
Au final, les frais d'une garantie hypothécaire représentent en moyenne 1,5 à 2 % du montant emprunté. Voici un exemple de décomposition pour un prêt immobilier de 200 000 € :
Poste de frais | Montant |
---|---|
Émoluments du notaire | 1 105 € |
Taxe de publicité foncière | 2 144 € |
Contribution de sécurité immobilière | 300 € |
Débours et formalités | 250 € |
TOTAL | 3 800 € |
Bien que conséquents, ces frais sont généralement intégrés dans le plan de financement de l'emprunteur. Ils peuvent ainsi être couverts par le prêt immobilier au même titre que le prix d'achat du bien.
Les avantages et inconvénients de la garantie hypothécaire
La garantie hypothécaire est une sûreté réelle qui offre une protection solide à la banque en cas de défaut de paiement de l'emprunteur. Cependant, cette sécurité a un coût pour le débiteur, tant sur le plan financier que sur le plan des démarches à effectuer. Avant d'opter pour une hypothèque lors de la souscription d'un prêt immobilier ou d'un crédit hypothécaire, il est important de bien peser le pour et le contre.
Une garantie solide pour la banque
L'hypothèque apporte une sécurité importante à l'établissement prêteur. En cas de non-remboursement du crédit hypothécaire, la banque peut saisir le bien immobilier mis en garantie et le vendre aux enchères pour récupérer les sommes dues. Ce droit de préférence lui permet d'être prioritaire sur les autres créanciers.
Grâce à cette garantie, certains dossiers complexes peuvent être débloqués, notamment pour des emprunteurs présentant un profil à risque (indépendants, professions libérales...) ou pour des prêts immobiliers composés en partie de prêts aidés comme le PTZ ou le PAS. L'hypothèque peut aussi faciliter l'obtention d'un rachat de crédits.
Des coûts et des démarches plus lourds pour l'emprunteur
Si l'hypothèque rassure la banque, elle représente en contrepartie des frais supplémentaires pour l'emprunteur par rapport à une caution bancaire classique. La mise en place d'une hypothèque nécessite obligatoirement l'intervention d'un notaire et son inscription au service de publicité foncière, ce qui engendre des coûts proportionnels au montant emprunté :
- Rémunération du notaire
- Taxe de publicité foncière
- Contribution de sécurité immobilière
- Frais administratifs divers
Pour un prêt hypothécaire de 200 000 €, le coût total de la garantie peut ainsi avoisiner les 3 000 €, contre environ 1 200 € pour une caution classique. Les démarches sont également plus longues, puisqu'il faut passer par un acte notarié.
Un risque réel pour l'emprunteur
Au-delà de son coût, l'hypothèque fait peser un risque important sur l'emprunteur. En cas de défaut de paiement, c'est son propre bien immobilier qui peut être saisi, même s'il s'agit de sa résidence principale. L'expropriation est un danger bien réel avec ce type de garantie.
Si le produit de la vente du bien ne suffit pas à rembourser la totalité de la dette, l'emprunteur reste redevable de la différence. Il peut donc se retrouver sans logement, tout en ayant encore un crédit à rembourser.
Une solution parfois incontournable
Malgré ces inconvénients, l'hypothèque reste dans certains cas la seule solution pour obtenir un crédit immobilier. C'est notamment le cas lorsque la demande de caution bancaire a été rejetée ou lorsque le plan de financement intègre des prêts aidés comme le PTZ.
Pour un investissement locatif, la garantie hypothécaire peut aussi être intéressante. En cas de défaut de paiement, c'est le bien mis en location qui sera saisi, et non la résidence principale de l'emprunteur.
Quand et pourquoi opter pour une garantie hypothécaire ?
La garantie hypothécaire est une option courante pour les emprunteurs souhaitant souscrire un prêt immobilier. Bien que la caution bancaire soit généralement privilégiée, il existe des situations où l'hypothèque se révèle être la meilleure solution, voire la seule envisageable. Découvrons dans quels cas opter pour une garantie hypothécaire peut s'avérer judicieux.
L'hypothèque, une garantie incontournable pour certains types de biens
L'hypothèque est fréquemment utilisée pour garantir des prêts destinés à financer des biens immobiliers non encore construits ou en cours de rénovation. C'est notamment le cas pour les achats en l'état futur d'achèvement (VEFA), les constructions de maisons individuelles ou encore les travaux d'aménagement conséquents. Dans ces situations, la banque privilégiera souvent l'hypothèque, car elle offre une sécurité supplémentaire sur un bien qui n'est pas encore achevé.
De même, lors d'un rachat de crédit immobilier, l'établissement prêteur peut exiger une garantie hypothécaire. Cette dernière permet de rassurer la banque quant à la capacité de l'emprunteur à honorer ses engagements, malgré un historique de crédit potentiellement complexe.
Quand la caution bancaire n'est pas une option
Il arrive que la caution bancaire soit refusée par l'organisme sollicité, rendant ainsi l'hypothèque indispensable. C'est notamment le cas pour les emprunteurs présentant un profil à risque, tels que les travailleurs indépendants ou certaines professions libérales. La garantie hypothécaire devient alors la seule alternative pour obtenir le financement souhaité.
De plus, lorsque le prêt immobilier est composé de différents types de financement spécifiques, comme le prêt à l'accession sociale (PAS) ou le prêt à taux zéro (PTZ), l'hypothèque peut être requise. Ces prêts répondent à des critères particuliers et nécessitent parfois des garanties supplémentaires pour être accordés.
Exemple concret : l'hypothèque pour un primo-accédant
Prenons l'exemple d'un jeune couple souhaitant acquérir son premier bien immobilier. Leur projet consiste en l'achat d'un appartement en VEFA, financé par un prêt bancaire classique, complété d'un PTZ. Leur profil d'emprunteur étant considéré comme à risque en raison de leur statut de primo-accédants et de la nature du bien, la banque leur propose une garantie hypothécaire. Cette dernière leur permettra de concrétiser leur projet immobilier, tout en rassurant l'établissement prêteur quant à la sécurité du financement accordé.
Bien que la garantie hypothécaire soit souvent perçue comme une option de dernier recours, elle peut s'avérer être la solution la plus adaptée dans certaines situations. Que ce soit pour financer un bien en construction, rassurer la banque sur un profil d'emprunteur atypique ou encore combiner différents types de prêts, l'hypothèque offre une alternative solide et sécurisante pour mener à bien son projet immobilier.
L'essentiel à retenir sur la garantie hypothécaire
La garantie hypothécaire représente une solution sécurisante pour les banques mais comporte des frais non négligeables pour l'emprunteur. Son intérêt se justifie principalement pour des situations particulières comme l'achat sur plan, la rénovation ou le regroupement de crédits spécifiques. À l'avenir, on peut s'attendre à ce que les frais d'hypothèque continuent d'augmenter, notamment avec la dématérialisation des procédures chez les notaires.
Questions en rapport avec le sujet
C'est quoi emprunt avec garantie hypothécaire ?
L'hypothèque conventionnelle d'un crédit immobilier est une garantie que peut imposer la banque lorsqu'elle accorde un crédit pour financer l'achat d'un bien immobilierBien ne pouvant pas être déplacé (exemples : terrain ou appartement) ou objet en faisant partie intégrante (exemple : clôture du terrain).
Quel est le coût d'une garantie hypothécaire ?
Il faut alors compter environ 10 % du prix du bien pour un bien ancien et 5 % pour un bien neuf, en plus des frais de garantie d'hypothèque ou de Privilège de Prêteur de Deniers.
Quelle est la différence entre un prêt à tempérament et un prêt personnel ?
Un prêt à tempérament est un prêt sans intérêt avec des mensualités variables, tandis qu'un prêt personnel est un prêt avec intérêt et des mensualités fixes.
Comment mettre en place une garantie hypothécaire ?
Une garantie hypothécaire doit être établie devant un notaire. Ce dernier va réaliser le contrat d'hypothèque et demander son inscription sur le fichier immobilier tenu par le service de publicité foncière.